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Introduction
La parole est le propre de l’homme c’est un acte naturel et les cadres et dirigeants d’entreprises passent une grande partie de leur temps à communiquer. Plus leur position dans l’entreprise est élevée, plus cette activité représente une part importante de leur temps. Or, l’art de la parole en public nous apparaît bien souvent comme l’apanage de quelques privilégiés. Nombreux sont ceux qui pensent qu’il y a ceux qui sont doués et ceux qui ne le sont pas. En fait, il n’en est rien. Si vous vous livrez à un petit sondage autour de vous, vous vous apercevrez certainement que ceux qui vous impressionnent le plus sont ceux qui ont travaillé leur technique le plus sérieusement ; par la même occasion, vous vous rendrez compte qu’ils ont dû affronter et vaincre, sans y être vraiment préparés, les mêmes difficultés que celles auxquelles vous vous trouvez confronté. D’une manière générale, faute d’une formation appropriée à la communication professionnelle, les cadres recourent aux principes et aux règles appris au cours de leur formation scolaire et universitaire. Mais notre éducation classique n’a pas été conçue pour s’adapter aux réalités et besoins de la vie des affaires. Rappelez-vous en quelles occasions on vous demandait de prendre la parole à l’école : dans tous les cas, c’était pour permettre au professeur de contrôler vos connaissances. Aujourd’hui, lorsque nous avons à prendre la parole en public, nous nous retrouvons inconsciemment dans cette situation d’examen permanent et nous craignons avant tout la critique de ceux qui nous écoutent.
I/Présentation Parmi tous les moyens de communication au sein de l’entreprise, le premier, le plus ancien comme le plus pratique, est la prise de parole en publique. Certain l’identifie comme étant plus humain, plus apte à instruire, et surtout plus économique. Ainsi l’expression en public apparait comme l’atout majeur d’un leadeur, c’est dans ce sens qu’il est dit que : « La capacité à bien parler en public est la compétence la plus importante que puisse avoir un leader en politique ou dans le monde des affaires ». Aram Bakshian, Jr Cet exposé ne prétend pas couvrir tous les aspects de la communication orale ; il s’attache principalement aux aspects de la communication opérationnelle tels que : Convaincre, faire agir, informer. « La communication est une science difficile. Ce n’est pas une science exacte. Ça s’apprend et ça se cultive ». Jean-Luc Lagardère
II/Objectifs Avant toute intervention, même de courte durée, vous devez savoir très clairement ce que vous visez. C’est en d’autre terme le « Pourquoi prendre la parole ? » A cette question nous pouvons répondre pour : informer, justifier, convaincre, introduire un débat, un questionnement, expliquer ; déclencher une action, distraire, expliquer… Autant d'intentions qui doivent être claires pour vous et que le public doit pouvoir percevoir. C’est ainsi qu’il est dit « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément ». Définir un objectif revient à se poser une série de questions : ?????? qu'est-ce que j'attends de l'auditoire ? ?????? qu'est-ce que je veux qu'il fasse ? ?????? à la fin de mon exposé, quel sera le résultat ? ?????? si mon public ne devait retenir qu'une idée, quelle serait-elle ? Autant de questions qui vous permettront de mieux cibler votre intervention.
Pour réussir son intervention il faut en principe respecter trois conditions : • La préparation personnelle de l’orateur, qui doit apprendre à utiliser ses ressources propres et maîtriser les techniques de base de la persuasion ; • Le travail de fond, nécessaire avant toute prise de parole en public : recueil et synthèse des informations nécessaires et structuration du discours ; • Le travail de forme : utilisation d’aides visuelles ou non, et “délivrance” du discours.
III/Techniques Parmi les différentes techniques d’expression orale nous pouvons citer : la respiration, la voix, la répétition, rythme, l’articulation. A/ LA RESPIRATION - Elle conditionne la bonne émission du son. - Elle favorise la détente musculaire et nerveuse. - Elle est nécessaire à la mise en œuvre de la fluidité mentale et verbale. On constate trois types de respirations : 1) thoracique : - Ouverture de la cage thoracique par l'élargissement des côtes seulement. - C'est la respiration la plus connue, celle sur laquelle on concentre son attention automatiquement quand on nous dit de respirer à fond.
2) ventrale : - Le volume de la cage thoracique s'accroît par l'abaissement du diaphragme. - On prend conscience de cette respiration en s'allongeant sur le dos, en plaçant une main sur son ventre et en gonflant son ventre par son inspiration : la main est soulevée.
3) costale : - C'est le bas des côtes qui se soulève. - On prend conscience de cette respiration en bloquant les précédentes. Pour ce faire s'asseoir sur une chaise à califourchon, les épaules appuyées sur le dossier, les bras ballants. La respiration complète intègre ces trois types de respirations, ce qui n'est pas synonyme de respiration maximum ; on ne doit jamais avoir l'impression de forcer. Positions qui favorisent la respiration : - Lorsqu'on est assis derrière une table : laisser la cage thoracique libre (bras croisés à proscrire), considérer la colonne vertébrale comme un axe vertical (le mât d'un bateau) et éviter de se pencher trop en avant ou en arrière. - Que l'on soit assis ou debout toutes les positions FERMEES sont à proscrire.
B/ LA VOIX Elle est le véhicule du message oral. Selon les individus, les dimensions, la forme et la texture des : cordes vocales, os et cartilages, muscles, le timbre de voix sera très différent. On trouve généralement : . Les voix de gorge (basses), . Les voix de masque (appuyées), . Les voix de tête (élevées). Pour trouver son timbre il faut fermer la bouche et produire le son [HM] sorte de [HEIM]. Cette onomatopée donne le timbre de la voix en faisant vibrer les différentes parties de la tête. Le timbre se travaille mais varie peu. En revanche la nécessité pour un orateur consiste à bien placer sa voix. La voix se caractérise aussi par :
1/ l'intensité : C'est la force, la puissance avec laquelle on s'exprime. Il convient d'adapter l'intensité de la voix au volume de l'espace de prise de parole et à la disposition de l'auditoire dans cet espace.
2/ l'intonation : C'est le mouvement mélodique de la voix, caractérisé par des variations de hauteur. Par exemple, dans la phrase interrogative, il y a une intonation montante : "vous m'entendez ?" En fin de phrase affirmative la voix a tendance à tomber : "nous allons présenter les inconvénients." En public il est indispensable de varier les intonations afin de capter l'attention de l'auditoire.
3/ le débit : C'est la vitesse à laquelle on s'exprime. Souvent le trac amène une accélération excessive du débit. Il faut donner du mouvement à l'expression en variant les rythmes, en évitant l'uniformité, en usant du contraste. Pour cela : -respirer entre les phrases, -ménager des pauses pour reprendre le souffle, -utiliser le silence. Ces trois éléments constituent le SYSTEME VOCAL d'un individu et son spectre vocal qui lui est propre [plus fiable que les empreintes digitales pour différencier deux individus]. La voix se caractérise aussi par : - la largeur du parler ; en allongeant les voyelles, en appuyant sur les syllabes longues et les diphtongues, on peut parler plus loin. - l'accent, il est basé sur les voyelles. C/ L'ARTICULATION C'est le détachement et l'enchaînement correct des sons et en particulier, la netteté des consommes. Elle peut être déficiente sur : . Les syllabes d'attaque, . Les syllabes internes, . Les finales. Pour corriger ces tendances nuisibles à la bonne compréhension d'un propos, il faut s'entraîner À lire à haute voix en améliorant les mouvements : . Des lèvres, . De la langue, . Des mâchoires. Une mauvaise articulation conduisant à la fusion de deux syllabes consécutives peut provoquer une amphibologie. Ex. : Il frappa à la porte.
D/ LE RYTHME Les changements de rythmes donnent à la prise de parole sa dynamique ; ils évitent la monotonie. Ils sont donnés par :
1/ La ponctuation : - La ponctuation parlée n'a rien à voir avec la ponctuation écrite. - Lorsqu'on parle on peut s'arrêter à tout moment. - Elle apporte du confort à l'écoute. - Elle donne du poids aux mots, aux gestes.
2/ La modulation : Le ton de la voix varie en jouant sur les inflexions en prenant appui sur certains mots, certaines syllabes. On peut prendre appui : - sur le mot sujet ou complément, - sur le verbe qui définit l'action, - sur les mots outils (article, conjonction, pronom, ...). Ex. : IL ouvre la porte - il OUVRE la porte C'est la SCANSION - il ouvre LA porte - il ouvre la PORTE
3/ l'utilisation des silences : - Le silence paraît toujours plus long pour celui qui le fait que pour ceux qui l'écoutent. - Il permet la fluidité verbale. - Il marque les changements de rythmes. - Il permet la respiration. - Il valorise le geste. - Il donne le temps de regarder l'auditoire.
E/ LA REPETITION Si la répétition est, d'une manière générale, un défaut de l'écriture elle est une des qualités essentielles de l'art oratoire. Répéter un mot, une expression, un argument doit se faire en variant le ton. La répétition : - facilite la mémorisation, - valorise l'argument, - met en évidence les points forts, - peut pallier un trou de mémoire, - permet de décrocher le regard du texte écrit. Attention cependant l'abus peut engendrer comique ou lassitude. IV/ Difficultés La principale difficulté c’est le trac. Nous allons donc le présenter. 1) description du phénomène Le trac c'est la peur, l'angoisse que l'on ressent avant d'affronter un public, de subir une épreuve. Il se dissipe progressivement dans l'action. Les principales raisons du trac sont : - La crainte d'être jugé par le public ou l'interlocuteur. - La peur du décalage entre l'image que je pense donner de moi et l'autre, idéale à laquelle j'aimerais me conformer.
Les principales manifestations physiques : - langue desséchée - crispations - transpiration, moiteur - respiration accélérée - crampes - gorge serrée - nausées - palpitations - envie d'uriner - houle dans la gorge - froid dans le dos - paralysie Les conséquences sur la prise de parole : - les mots ne viennent plus, les phrases s'assemblent mal, les répétitions sont fréquentes, le débit se ralentit ou s'accélère confusément ; - apparaissent les tics verbaux, les mots parasites : n’est-ce-pas, euh, je veux dire, si vous voulez -les toussotements, les raclements de gorges, les bégaiements se multiplient
2) comment maitriser son trac On ne peut pas supprimer le trac, mais on peut l'atténuer, le maîtriser, rendre ses manifestations plus facilement supportables. Toute expérience nouvelle de prise de parole, toute situation inédite peut faire réapparaître le trac. -La situation peut être nouvelle par l'auditoire (personnalité, taille, composition), le lieu, le sujet dont il est question, l'enjeu de la prise de parole, etc.
Conclusion Bien communiquer, c’est essayer, avec le maximum de conviction, de faire partager sa vision du monde. Perfectionner sa technique d’expression orale passe par le développement de deux qualités essentielles : l’engagement de soi et la volonté de rentrer en contact avec son interlocuteur |
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